Kanyar ou le Nouveau Kanyar : une revue collective de nouvelles et textes courts
« On vous raconte des histoires » était le premier sous-titre de Kanyar, à prendre avec humour, dans son double sens. Le Nouveau Kanyar vous « raconte toujours des histoires».
André Pangrani
Fondateur de la revue Kanyar, présentant le numéro 2 de la revue.
HISTORIQUE
Sinonsa, la suite des Amis de Kanyar
André Pangrani était un des amateurs de BD, fondateurs en 1986 du Cri du Margouillat, aux côtés de Boby Antoir. André a ensuite créé d’autres revues, dans la veine du Cri du Margouillat et du Festival Cyclone BD.
Sous le pseudonyme d’Anpa, il écrit des chroniques irrévérencieuses, des scénarios pleins d’humour et de dérision. Puis, parti vivre à Paris, il se lance dans l’écriture de nanofictions et de nouvelles.
Il fonde la revue Kanyar, revue collective de nouvelles, en 2012.
Les premiers auteurs de la revue sont ses amis. Pour la Réunion, venant du monde de la BD, Olivier Appollodorus dit Appollo, Jean Christophe Dallery dit Hobopok. D’autres, issus du monde du théâtre : les auteurs et acteurs Emmanuel Genvrin, Pierre-Louis Rivière du Théâtre Vollard. Et enfin Edward Roux, Cécile et Agnès Antoir venant du monde littéraire.
Des amis métropolitains sont aussi sollicités par André : Emmanuel Gédouin, Xavier Marotte et Marie Martinez.
A partir du numéro 4, des auteurs réunionnais rejoindront très vite l’équipe comme Nathalie Valentine Legros, Julie Legrand et Vincent Constantin.
Après la mort prématurée d’André, en 2016, sa famille et ses amis, écrivains et collaborateurs, se sont regroupés dans une association, Les amis de Kanyar, pour assurer la parution du numéro 5, en chantier.
Fin 2022, suite à la mort subite de l’ex-compagne d’André, Sophie Castille, première présidente et soutien des Amis de Kanyar (ADK), l’équipe métropolitaine des ADK n’a pas souhaité continuer l’édition de la revue dont l’activité, le financement et le succès sont essentiellement réunionnais.
Les fondateurs réunionnais des ADK ont décidé de continuer la revue dont ils assuraient la promotion dans l’île : ils ont fondé l’association Sinonsa et éditent le Nouveau Kanyar avec les auteurs, dessinateurs et maquettiste de Kanyar. La directrice de publication et présidente de l’association est toujours Agnès Antoir.
Titre et caractéristiques de la revue : l’esprit « Kanyar »
Pourquoi le titre Kanyar ?
La fin de sa nouvelle « Un galet dans le pare-brise » (numéro 1 de Kanyar et recueil au titre éponyme) éclaire le choix du nom de la revue : l’irruption d’un « Kanyar » rebelle fascine l’enfant, un certain Antioche, double d’André.
Kanyar, titre déjà d’une collection du Cri du Margouillat (écrit « kaniar ») titre court, titre choc, provocateur, joue sur la polysémie. En créole, « kaniar » désigne le fainéant, le mauvais garçon. En métropole, « caniar » évoque familièrement le soleil qui cogne, la canicule. Donc, « l’esprit Kanyar », c’est un esprit rebelle, c’est sortir des sentiers battus. Kanyar se veut ainsi être un espace de liberté de ton et de modernité.
Pas de fil conducteur, pas de thèmes pour la revue. Ce qui fédère les auteurs est ce « vativient » entre La Réunion et l’ailleurs, une « invitation au voyage » d’où le sous-titre choisi depuis le numéro 6 : « Revue de l’île de La Réunion et du monde entier qui l’entoure » (référence aussi aux éditions « Centre du monde, » du Cri du Margouillat). Le choix aussi de situations plutôt contemporaines ou récentes, pas passéistes. Des sujets qui interpellent.
Kanyar-Nouveau Kanyar explore toutes sortes d’univers. La Réunion, certes, est une référence récurrente. Une Réunion contemporaine, ni figée dans son héritage historique, ni fantasmée, ouverte sur l’ailleurs : le vaste monde et l’Océan Indien.
« Kanyar, aujourd’hui le Nouveau Kanyar, s’affirme comme une revue réunionnaise avec une part privilégiée accordée à une langue métissée. »